Un entrepreneur engagé pour l'égalité des chances
Anthony Bourbon, figure emblématique de l’entrepreneuriat français, incarne avant tout une vision : démocratiser l’accès à l’entrepreneuriat et à l’investissement.
À 35 ans, ce Bordelais au parcours chaotique a bâti un empire estimé à 100 millions d’euros, tout en révolutionnant l’accès au capital pour les porteurs de projets.
"L'argent doit être une conséquence, pas une finalité."
Un mantra forgé dans l’adversité : après une jeunesse marquée par la pauvreté et la rue, il utilise aujourd’hui son club d’investisseur, le Blast Club, pour redistribuer les cartes de la réussite entrepreneuriale.
Fondateur de Feed et investisseur dans de nombreuses startups, il a su transformer les idées en succès par des marques fortes et impactantes. Mais au-delà de son accomplissement personnel, c’est son engagement social qui attire notre attention. En prônant un entrepreneuriat accessible pour tous, il s’adresse particulièrement aux jeunes issus de milieux modestes, leur offrant une représentation et des moyens pour surmonter les barrières économiques et sociales. Cette démarche met en avant une problématique essentielle : comment rendre l’entrepreneuriat inclusif dans un monde encore marqué par les inégalités ?
De l’adversité à la réussite
L’histoire d’Anthony Bourbon pourrait inspirer un scénario hollywoodien. Issu d’un milieu précaire avec un père violent, il se retrouve sans domicile à 17 ans.
“Je devais choisir entre manger et étudier” confie-t-il dans une récente interview sur la chaine de Yomi Denzel.
Cette expérience traumatisante va cristalliser sa détermination : “J’avais la haine, mais je l’ai transformée en carburant”.
Contre toute attente, il décroche un master en droit immobilier tout en multipliant les petits boulots. Ses premières armes entrepreneuriales ? La revente de calculatrices scolaires et l’importation de voitures allemandes. Un apprentissage pragmatique qui lui donne le déclic :
"L'éducation économique devrait être aussi fondamentale que le français"
En 2017, il lance Feed, une startup de nutrition avec des produits complets en poudre. Le concept séduit PepsiCo qui participe à une levée de fonds record de 35 millions d’euros. Aujourd’hui présent dans 40 pays, Feed et sa fondation prouve qu’innovation et impact social peuvent coexister.
“Quand tu additionnes cashout et dividendes, chaque euro devient une arme de construction massive”, explique-t-il avec sa détermination habituelle.
Ce parcours atypique démontre que la réussite n’est pas réservée à une élite. Anthony Bourbon prouve qu’avec du travail acharné et une vision claire, il est possible de briser le plafond de verre. Aujourd’hui, il partage cette philosophie à travers ses initiatives et ses interventions publiques.
Blast.Club : Démocratiser l’investissement entrepreneurial
“Les banques ne parient pas sur les rêves, nous si”, clame Anthony Bourbon. En 2022, il concrétise cette vision avec Blast Club, une plateforme permettant d’investir dans des startups dès 1 000 €. 80 millions investis dans 30 entreprises et 8 000 membres actifs en 2024 : des chiffres qui cachent une philosophie radicale.
“Notre Discord est devenu une ruche à opportunités où un plombier peut conseiller un ingénieur”, souligne-t-il. Le club mixe chefs d’entreprise, footballeurs célèbres et particuliers, créant un écosystème unique de mentorat croisé. Une réponse directe à son constat : “En France, 70% des prêts sont refusés aux projets issus de quartiers prioritaires”.
Cette initiative va donc au-delà du simple investissement financier. Blast.Club offre des formations exclusives et un réseau d’entraide, créant ainsi une véritable communauté autour de l’entrepreneuriat. Ce modèle qui casse les codes répond à une ambition : rendre le capital-risque accessible aux particuliers tout en soutenant les entrepreneurs émergents.
Un activisme médiatique pour changer les mentalités
Depuis 2021, Anthony Bourbon utilise l’émission “Qui veut être mon associé ?” sur M6 comme tribune. “Je cherche l’étincelle plus que le business plan”**, explique-t-il pour justifier ses investissements coup de cœur. Sa méthode semble porter ses fruits : +43% de créations d’entreprise chez les 18-30 ans depuis son arrivée à l’antenne.
Il insiste sur trois critères essentiels : la qualité humaine du porteur de projet, la taille du marché visé et sa capacité opérationnelle de l’équipe à déployer le projet.
"Beaucoup pensent qu'entreprendre nécessite un diplôme ou un réseau. Je prouve le contraire chaque jour"
Dans ses interventions médiatiques et son livre Forcez votre destin, il encourage les jeunes à se lancer sans attendre, en construisant une communauté autour de leurs passions. Un discours qui résonne avec force auprès des jeunes : “Quand un follower me dit ‘tu m’as motivé à croire en moi’, je sais que le système commence à craquer”
Cette approche reflète sa conviction que chacun peut réussir avec les bons outils et un état d’esprit déterminé.
Les obstacles structurels à l'entrepreneuriat pour tous
Malgré ces initiatives prometteuses, plusieurs défis subsistent. L’accès au financement reste difficile pour les entrepreneurs issus de milieux défavorisés. Selon une étude récente, seulement 10 % des fonds levés en France sont alloués à des startups dirigées par des femmes ou des minorités. Anthony Bourbon s’attaque directement à ce problème avec Blast.Club, mais le chemin est encore long.
Bourbon dénonce “un pays d’héritage et de reproduction sociale où le Monopoly a commencé sans nous”.
Preuve que la sensibilisation à l’entrepreneuriat nécessite un effort collectif impliquant écoles, entreprises et institutions publiques. Anthony Bourbon milite pour une meilleure éducation entrepreneuriale dès le lycée afin d’éveiller les vocations chez les jeunes générations.
L'impact sociétal d'une nouvelle génération entrepreneuriale
"La vraie richesse, c'est de voir quelqu'un reprendre espoir parce qu'il vous a entendu parler"
Anthony Bourbon incarne une nouvelle génération d’entrepreneurs engagés qui cherchent à transformer le paysage économique et social avec ses interventions et son partage d’expérience. À travers Feed et Blast.Club, il prouve que l’innovation peut être mise au service de l’inclusion. Mais son véritable impact réside dans son message : chacun peut devenir acteur de sa destinée.
“L’important n’est pas de partir de rien, mais de laisser une trace qui permet à d’autres de partir de quelque chose”, résume-t-il à l’aube d’un nouveau modèle.
Le défi reste immense, mais il souhaite que chaque startup née dans son sillage “écrive une nouvelle page du roman entrepreneurial français”. Une révolution silencieuse qui, selon ses mots, “remplace les vitrines cassées par des business plans solides”.
Comment encourager davantage d’acteurs économiques à suivre cet exemple ? Si des entrepreneurs comme lui continuent sur cette lancée, ils pourraient bien redéfinir ce que signifie entreprendre en France.